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L'oeil
27/05/2007 00:02
l’œil, du latin « oculus » et signifiant le « témoin».
Organe de la perception matérielle, l’œil est symboliquement et universellement l’organe de la perception intellectuelle et, de fait, de la connaissance.
Il est cependant nécessaire de faire une distinction entre l’œil physique, celui qui perçoit le monde extérieur et l’œil frontal ou troisième œil, celui qui perçoit la réalité intérieure. On trouve cette représentation dans de nombreuses traditions :
- Chez les chrétiens, il est appelé « l’œil du cœur » et permet de percevoir et recevoir la lumière divine.
- En Inde, le troisième œil est l’attribut de Shiva et correspond à sa nature intuitive, à son pouvoir purificateur et destructeur puisque l’œil frontal réduit tout en cendre.
- Pour les bouddhistes, l’œil de la connaissance et de la sagesse est le Prajnâchaksus.
- L’œil de l’âme, unique, sans paupière et immobile est le symbole de la vision intérieur et spirituelle chez Platon et les francs-maçons. Pour ces derniers, il est inscrit dans un triangle.
- En Egypte, l’œil « oudjat » ou œil fardé était l’un des symboles les plus répandus et à ce titre était gravé sur les colonnes, les bas-reliefs et les sarcophages. D’après la mythologie, l’œil, organe de la lumière et de la conscience a donné naissance au monde. Le soleil était considéré comme l’œil droit du faucon divin tandis que la lune, figure son œil gauche.
Il est à noter que l’œil unique ou frontal n’est pas uniquement le symbole positif de la connaissance. Pour exemple, les cyclopes, pourvus d’un seul œil, figurent au contraire les tendances inférieures. Ce sens peut être dans certains cas transposé aux borgnes.
Dans toutes les traditions, l’œil de Dieu voit tout et symbolise l’omniprésence et l’omniscience divines. Mais l’œil est aussi le symbole de la convoitise. L’expression « avoir les yeux plus grands que le ventre » fait des yeux le synonyme du désir, et du ventre celui de la réalité.
D’une façon similaire, dans le Coran, la formule « tendre les yeux » signifie l’envie, l’avidité et constitue une attitude proscrite par Allah. Le Coran rappelle que les yeux de chair, à l’instar des autres organes des sens, ne suffisent pas à percevoir la lumière divine. L’essentiel, c’est l’œil du cœur « aïn al-qalb », celui qui permet la vison intérieure et qui perçoit la splendeur de dieu. Allah lui-même est défini comme le Voyant suprême : «al-Baçîr ». Dans la culture islamique, il est également fait allusion au mauvais œil « al-aïn ». il ;est à la solde des infidèles, des impies et des hommes qui pactisent avec les esprits démoniaques. Il existe quantité de moyens pour le reconnaître et quantité de moyens pour s’en prémunir.
Aujourd’hui, l’œil est sacralisé par les techniques contemporaines. L’image est le moyen par excellence de l’élaboration de la vie fantasmatique. Affranchie de toutes contraintes, sa force réside dans sa capacité à voyager dans le temps et l’espace. Que se soit en photographie ou via le septième art, l’image devenue reine satisfait la réalité comme le fantasme. Elle permet de jouer sur la croyance puisqu’elle occupe l’espace de l’imaginaire et sur la non-croyance : elle a valeur de preuve.
Source : Corinne Morel, « Dictionnaire des symboles, mythes et croyances » & divers sites internet.
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